Les derniers voyages d’Alfred Métraux

Mexique 1962


En 1947, Alfred Métraux s’était déjà rendu au Mexique pour assister à la réunion du Comité exécutif de l’Unesco. A cette occasion, il avait fait quelques excursions à Acolman, Puebla, Paplanta, et avait visité le Tajin et Teotihuacan. Il avait gardé un mauvais souvenir de ce séjour au cours duquel il s’était fait voler sa machine à écrire, sa veste avec son argent et une paire de pantalons.


Quinze ans plus tard, quand il y retourne avec sa troisième femme, Fernande Schulmann, l’ambiance est tout autre. Ce sont pour lui des vacances d’été et il va visiter avec elle le pays Maya, qu’il ne connaît pas.

Malgré le regard désillusionné qu’Alfred Métraux, proche alors de la soixantaine, jette sur les vertus du déplacement, il reconnaîtra cependant dans une lettre du 11 octobre envoyée de l’Unesco à sa femme qui a continué seule le périple : « Notre voyage au Mexique est la seule période de ma vie que je souhaiterais revivre entièrement ou presque. Je n’ai jamais fait un tel aveu.. »


Fatigué de prendre des notes, Alfred Métraux va confier à sa femme le soin de tenir un journal de voyage commun.Celle-ci notera scrupuleusement, dans neuf carnets, sur les 178 qui constituent son journal personnel, les détails de leurs déplacements et de leurs impressions. Elle conservera toute sa vie de grande voyageuse et d’écrivain, cette habitude de tenir un journal de voyage. Près de 200 photos seront prises tout au long de leur itinéraire mexicain.