Les derniers voyages d’Alfred Métraux

1 - Autour de Santiago


« L’état misérable dans lequel arrivaient les bateaux à Valparaiso… »


Début mai 59 à Santiago


Le cimetière protestant allemand et écossais en haut de Santiago. A. me signale le côté Glasgow de certains édifices de la ville. Je crois à un de ses traits d’esprit dont il est coutumier, en fait il n’en est rien car Valparaiso fut aussi au 19e une puissante ville anglaise.
A. me fait hier un récit éblouissant de vivacité du passage du Cap Horn et de l’état misérable dans lequel arrivaient les bateaux à Valparaiso (…) La manière dont A. perçoit les villes ou les paysages en termes de tristesse ou de mélancolie (... A. me prend justement à témoin de ce qu’il appelle le vide et la tristesse sud-américaine…)

Dimanche 21 juin à Caleu

Carnet d’Alfred
Promenade à Caleu avec le Pr H. (prof de physiologie) et le Dr C., jeune généticien. Route après Valparaiso, au km 60, bifurcation dans la montagne en direction du Cerro del Roble (où se construit l’observatoire). Le village compte 370 habitants vivant dans des huttes dispersées à flanc de coteau. Nous allons jusqu’au trapiche où se trouvent des meules en pierre pour broyer le sable aurifère. C’est une grosse pierre, placée dans un petit bassin en ciment. La roche est basculée à l’aide de crampons en fer et d’une tige de bois. L’or emporté par l’eau se dépose sur une peau de mouton.)