Les derniers voyages d’Alfred Métraux

9 - Excursion à Huanchaco

© google earth

Trujillo et sites archéologiques de Chan-Chan et Moche.
« pyramides du soleil et de la lune »


Les caballitos de Huanchaco

Nous allons ensuite à Huanchaco pour y voir les caballitos, radeaux faits de deux gerbes de roseaux en forme conique. Les pêcheurs les chevauchent ou s’agenouillent. Ils prennent les vagues de face.

Les sanctuaires de Moche

Mercredi 30 décembre
Garrido, directeur du musée de Trujillo, nous fait accompagner aux huacas du Sol et de la Luna par le dessinateur du musée (…)La huaca du soleil est très endommagée par les pluies de 1925, dit-on. Les plates-formes et les côtés ont perdu leurs arêtes. L’immense masse de terre a fondu...

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Nous descendons par l’ancienne rampe. La pyramide de la lune est adossée contre une montagne grise quelque peu fantomatique dans le ciel gris. Du haut de la huaca, on aperçoit Chanchan, la mer et l’église de Huanchaco.


Au sommet de la huaca de la luna,

derrière un mur les huaqueros ont découvert une belle fresque qui heureusement a été copiée (une reproduction m’en a été donnée)

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La fresque mise à jour en 53 a déjà été détruite ou souillée par des graffiti. Cependant elle doit se continuer derrière le mur en adobe qui n’a été que partiellement abattu. Devant tant de dévastations idiotes, devant la mer de bêtise que rien ne saurait endiguer et qui va balayer tout le passé péruvien.


Retour à Trujillo

Dans les rues de Trujillo, A. me parle avec beaucoup de précision de Tchékov et en particulier des « Trois sœurs ». Insolite de cette conversation dans cette ville si lointaine.

Visite aux églises. Ces fameux tableaux de l’école du Cuzco sont au fond médiocres et, sauf rares exceptions, sans intérêt. J’aime cependant ceux où l’accumulation d’ors et la raideur sont un véritable retour au roman ou au byzantin. La vierge de l’église San Francisco reste un des plus beaux tableaux que j’aie vus,

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par sa symétrie méticuleuse, par la tendance cubique des détails et les dégradés des tons comme dans certains tableaux modernes. La vierge est miraculeuse. Une femme pose sa main sur son genou et reste ainsi longuement à prier.

A. me parle de la peinture coloniale. Se plaint de sa médiocrité.
La plupart du temps selon lui, il ne s’agit que de pâles imitations européennes. IL n’aime cette peinture que barbare, hiératique, lourde et dorée comme certains byzantins ou alors d’un modernisme insolite.