Au campement archéologique d’Uxmal. Mardi 7 août. A. parle du dernier habitant qui quitta la ville. Peut-être fit-il encore un dernier tour parmi ces palais, ces temples encore intacts – parfaits – le cœur sans doute chaviré. Un jour, le dernier habitant d’Uxmal quitta la ville. Et puis une jour, quand cela ? Une pierre se détacha d’un édifice, ce fut la première et petit à petit presqu’insensiblement, la ville fut en ruines.
La cour des Monjas.. La nuit, la perfection des proportions est d’autant plus exaltante. (…) Le froissement des ailes des chauves-souris. Les portes des chambres ouvrant sur le noir absolu, joliment rompu de temps à autres par le vol d’une luciole (…) Il est 22h30, j’écris ces lignes à la clarté de la bougie, la fête des insectes bat son plein. Alka tua ce soir dans la pièce un gros scorpion, peut-être cinq centimètres, dard compris.
Le plus beau, lorsqu’un bâtiment est percé de part en part, c’est quand on peut apercevoir au travers de chambres et de couloirs le soleil éclatant de l’autre côté, comme une grande trouée tout au fond. Ces échappées sur lesquelles on rêve étrangement.
J’écris ces lignes assise au sommet de Las Monjas. Pas un touriste. Le chant des oiseaux, les insectes, des poules et la rumeur des cloches qu’on met ici au cou des chevaux pour éviter qu’ils ne se perdent. Pas une voix. Si je tourne autour du sanctuaire ruiné qui domine Las Monjas, j’ai une vision tout à fait insulaire et domine l’ensemble de la plaine verte.