Les derniers voyages d’Alfred Métraux

3 - Ils atteignent Georgetown le 13 juillet...


... après quelques escales sur la côte sud-américaine, le 2 juillet à La Guaira, le 3 juillet Caracas, le 4 juillet Trinidad, le 7 juillet Port of Spain, le 8 juillet Paramaribo.


Au large de La Guaira, Vénézuela

20h Bonheur intense. M’en souvenir. L’emmagasiner. Le garder intact. Après le dîner, à la radio « eine kleine nachtmusik » juste comme on arrive en vue de la Guaira. Un jour, me dit A., tu entendras cette musique et tu auras devant toi l’image de ce bateau sans savoir exactement pourquoi. (…)
Les lumières de la Guaira (…) Que d’images neuves depuis ce mois d’avril 59 où je vis pour la première fois les lumières de ce port (…) L’imagination de A. et son relief aiguisent parfois ma propre perception. Ainsi, dit-il, des montagnes qui dominent La Guaira qu’elles sont farouches et sombres, ce sont déjà les Andes indomptables...

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Dans mon souvenir la Guaira était fait de maisons rouge sombre, j’aperçois des maisonnettes de bois multicolores avec une prédominance de vert, la montagne elle-même à laquelle ses maisons s’agrippent est vers sa cîme couverte de forêts, plus bas érodée elle laisse apparaître par plaques une terre plutôt rougeâtre…
Les regards insistants des hommes. Plaisir du café dégusté. Les petites et fines tasses à café qui refont de cette boisson un breuvage noble...


Premières impressions du continent sud-américain.

Je retrouve la petite place garnie de bancs et ombragée d’arbres face au port. La population du brun au clair, les enfants demi-nus mais dont A. note justement qu’après l’atroce misère de Haïti ils ont l’air assez solide et pas mal nourris
Un style, dit A., c’est comme des ondes sur l’eau..Les plus lointaines sont les plus tardives. Il dit cela à propos d’une maison qui rappelle, dit-il, certaines maisons de Tolède 16e ou 17e mais qu’un pilastre vaguement néo classique situe à la fin 18e début 19e.