Les derniers voyages d’Alfred Métraux

11 - Oaxaca et ruines


Alfred et Fernande Métraux font le trajet en bus de Tehuantepec à Oaxaca, où ils descendent à l’hôtel Marques del Valle. Ils visitent le musée de Monte Alban le 14 août. Alfred Métraux est frappé par « la méchanceté, le caractère très aigu de ces ruines – leur austérité »
 Le lendemain, ils quittent Oaxaca pour Mitla.Ils visitent les ruines et le jeudi 16 août, le musée. Un Français qui a loué une voiture leur propose de les emmener à Yagul. Il les déposera au retour à Tlacolula d’où ils reprendront un bus pour Oaxaca.
Pendant plusieurs jours, ils alternent visites de monuments, du marché, longs moments au café à écouter des orchestres, à observer les allées et venues. Le sentiment de la fin de ces vacances est vif et mélancolique, comme le montrent les pages du carnet du vendredi 17 août : « Journée bien calme. La dernière de ces vacances qui furent belles. Nous en éprouvons une intense mélancolie. Tout cela rejeté, comme dit Alka, dans le gouffre sans fond du souvenir. »


Sur la route d’Oaxaca

Le village de Mitla en dépit du tourisme très poussiéreux, très péruvien, maisons en adobe non revêtue, couleur de terre, Indiennes enveloppées dans leur rebozos – les montagnes alentours, les grandes cactées, les petits comptoirs de boissons près des ruines.



Yagul, Tlacolula

Yagul. Les cactus au milieu des ruines comme une sorte de note ornementale. Un côté plante en pot, plante d’appartement ayant cru de manière monstrueuse. Ornement de hasard. Le hasard qui fit pousser ici ou là un cactus géant et l’intelligence qui le laissa en place (allusion à Bernal qui présida aux fouilles).



A Oaxaca

Alka note que les petites filles de quatre ou cinq ans portent quelque petit frère ou sœur, adolescentes, elles portent leur propre enfant puis très vite leur petit ou arrière-petit-enfant. Toute leur vie quasiment de leur naissance à leur mort, elles tiennent un petit corps dans leurs bras.

Ce soir encore, un concert sur la place et la ronde des marchandes de sarapes, des marchandes de tabliers, des vendeurs de chiclets et des cireurs et des vendeurs de billets de loterie se poursuit. Les gosses dans des caissettes, sous de petits éventaires, entortillés et portés comme de gros paquets.
Ce matin, dans l’église près du grand marché, les femmes qui viennent à la sortie du marché, leur panier ou leurs emplettes à la main, comme une station familière, une halte ou une reprise de confiance dans la journée.